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Ninja Les miliciens islamistes somaliens ont dérivé vers la terreur religieuse. Le groupe terroriste, qui s'attaquait aux armées, s'en prend désormais aux civils et notamment aux chrétiens, comme en témoigne l'attaque de jeudi.
Alors que leur attaque contre l'université de Garissa a ébranlé tout le Kenya, les miliciens somaliens d'al-Chebab ont menacé samedi le pays d'une «longue, épouvantable guerre» et d'un «nouveau bain de sang». «Vous ne vous contentez pas de laissez votre gouvernement mener ses politiques répressives sans protester, vous confortez leurs politiques en les élisant», a lancé le groupe affilié à al-Qaïda dans un communiqué, «vous allez en payer le prix de votre sang. Les rues de vos villes en ruisselleront».
La campagne de terreur des miliciens somaliens d'al-Chebab contre le Kenya prend un tour de plus en plus religieux. Le petit commando suicide qui a attaqué jeudi à l'aube l'université Garissa, dans l'est du pays, a pris soin de sélectionner la plupart de ses victimes en fonction de leur religion. Passant de chambre en chambre, les assaillants ont demandé aux étudiants s'ils étaient chrétiens ou musulmans. Les musulmans ont été épargnés, les chrétiens assassinés, certains après avoir été forcés de ramper dans des flaques de sang, puis tués par balles ou décapités. Les autorités craignent même que le bilan soit plus lourd que les 147 morts annoncées. De nombreux étudiants et membres du personnel manquent encore à l'appel. Cinq personnes ont, pour le moment, été arrêtées en lien avec l'attaque,
Cette dérive des miliciens somaliens d'al-Chebab vers la terreur religieuse a suivi l'évolution du mouvement. À l'origine, l'organisation présente certaines similitudes avec les talibans afghans. Al-Chebab (la«Jeunesse») est issu des Tribunaux islamiques, mouvement fondamentaliste musulman qui applique une version brutale.
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